jeudi 9 juillet 2015

l'engagement en entreprise

à propos des termes devenus inaudibles :  l'Engagement...
l’Engagement
en voici un terme galvaudé s’il en faut… dans nos boites, « nous nous engageons à »…est le terme super à la mode…
mon premier reflexe : ils n’ont pas d’enfants ceux-là ?
car s’engager…alors que derrière, si on ne fait pas, si on ne remplit pas nos engagements, en fait il ne se passe rien, mais rien de rien….hé bien ce n’est pas comme ça que ça risque de faire changer les choses : et comme les enfants écoutent d’une oreille de plus en plus distraite leur parents leur répondre : « oui bien-sûr » à leurs questions diverses….les salariés font de même avec la liste des engagements de leurs patrons.
car ce n’est pas la liste de leurs envies : là, cela deviendrait intéressant, non, ce ne sont que des engagements, pour dire qu’on s’engage, « des engagements de communication » : « on a communiqué sur nos engagements » est bien plus important que l’engagement lui-même.
C’est comme un mariage où on dirait : « je me suis marié(e). point. –avec qui ? – ben…je ne sais plus…mais je sais que je me suis marié(e) : je peux te montrer les publications des bans. »
demandez aux salariés de ces entreprises s’ils se souviennent des engagements…heu, atttends, je vais chercher ma clé du placard…attends j’ouvre…ah ca veut pas tourner…ah voilà, ca s’ouvre : alors alors alors….ah voici le document (note : imprimé sur papier glacé format A5 « à l’italienne ») de cette année, hein c’est bien celui de cette année que tu veux ? alors engagements…engagements…ah voilà : ‘nous nous engageons’ - oui mais à quoi ? - attends…euh non, c’est écrit ‘nous nous engageons’. point. » …et ensuite : ‘notre rôle est … ‘, ‘nous avons déjà …’, ‘nous voulons…’ »
Tiens, tiens, de l’Engagement, on est passé à une description du rôle, des actions passées, d’une volonté de…
je ne sais pas pour vous, mais pas sûr que ce soit la vision de mon conjoint sur mon « engagement » envers lui…
ah oui bien-sûr, on l’avait oublié celui-là, envers qui on s’engage ? le voilà cet autre terme sans quoi rien ne serait possible en entreprise : le Client ! avec un grand C !
« voilà ! c’est écrit ‘nous nous engageons envers nos clients !’ bon ça devrait te suffire, non ? »…et la dir com m’a mise dehors…

samedi 9 mai 2015

l'entreprise libérée...oui, mais de quoi?

l’entreprise libérée ? connais pas !
l’entreprise libérée ? le bonheur au travail ? Isaac Getz ? ah oui, je connais…à la télé ! (*merci le  reportage arte ‘le bonheur au travail’, on se sent moins seul  depuis février)
En fait, en vrai, je ne connais que l’entreprise pas du tout libérée, et prise dans de nombreux carcans, car quand on dit libérée : c’est libérée de quoi ?
D’une seule voix, vous me répondez : des managers ! oui, libérée des managers qui regardent ce qu’on fait, qui demandent ce qu’on fait, qui demandent où on est…et à qui on a même plus  envie de répondre : ‘ben je fais mon boulot, et je me mets là où je pense travailler le mieux’, faute de pouvoir dire ‘je m’ouvre l’esprit car je prépare mon prochain job’. Sur le papier, le manager doit accompagner le collaborateur, le faire grandir, le récompenser, l’encourager. Dans les faits, ce qu’on voit c’est ‘t’en es où’ ? Bref, que du court terme pour que le managers puisse remplir son planning le plus juste possible.
Et les plus mauvaises langues d’entre nous me diront : ‘m’accompagner ? mais il faudrait déjà qu’il sache faire mon boulot !! me faire grandir ? pour devenir comment ? comme lui ? ah non merci ! m’encourager ? ben oui, j’aimerai, mais là, c’est plutôt me déranger et me décourager : c’est super décourageant d’avoir ‘l’impression de devoir toujours se justifier’
Bon, je change de casquette et pose la question aux managers. Et savez-vous ce qu’ils me répondent ?  « entreprise libérée de quoi ? ben libérée des process, des compte-rendu, des plannings, des justifications »…en gros la même chose : les managers se plaignent de devoir aussi rendre des comptes, d’où les comptes rendus…qui ne servent à rien qu’à montrer qu’on a suivi un planning, donc qu’on est dans le prévu, dans le prévisible, dans le tout va bien : « tout va bien, on est en baisse sur tous nos indicateur, notre marge, notre chiffre d’affaires, notre part de marché…c’est bien ce qu’on avait prévu, ça correspond à notre vision »
Comme dit mon ami Raphaêl : allez faire un tour dehors et demandez aux taxis, aux hôteliers, si eux aussi ils l’avaient bien prévu ?
Donc, il est peut-être temps de regarder les choses autrement non ? de voir ce qui n’est pas prévu, les uberisations… et voir aussi ce qui est tellement visible et que tout le monde sait : le climat, la pollution, la biodiversité… y a urgence, non ? ou, comme dirait mon fils ‘TIMES….…UP !!’
L’entreprise libérée : c’est surtout libérée de ses œillères