lundi 7 juillet 2014

la peur du gendarme (ca marche toujours!)


peur du gendarme
Allez, ne me dites pas que vous ne l’avez jamais fait ! même si bien-sûr, ce n’est pas ce qu’on souhaite, et on n’en est jamais très fier : pour faire faire quelque chose à nos enfants, à quelqu’un : on brandit la peur du gendarme. L’image de la carotte ne suffit pas toujours, mais la peur du bâton marche …à tous les coups , non ?
Hé bien, c’est la même chose au boulot ! prenons ce sujet typique de la RSE = la responsabilité sociale d’entreprise. Faire en sorte que la planète aille mieux, que chacun pollue moins, que nos enfants et plutôt petits-enfants vivent dans un monde meilleur…la moitié de l’audience est déjà sortie de la salle, l’autre s’est emparée de son doudou smartphone et rechecke ses mails-twitter-alertes une 250ème fois.
En revanche, brandissez la menace : le bâton : « attention, le rapport RSE est contrôlé par les commissaires aux comptes, comme le rapport annuel »…et déjà les oreilles se lèvent. Encore un pas de plus : l’audit ! « nous serons audité sur ce sujet le …. » : alors là : tout le monde est au garde-à-vous, c’est magique ! Messieurs les auditeurs, Mesdames les auditrices, vous pensiez que votre métier de contrôle était intéressant car il vous enrichissait personnellement, vous permettait d’appréhender différentes entreprises, de vous régaler à l’avance du montage des explications que l’on vous sert sur des plateaux d’argent…mais vous avez loupé le plus important : si vous n’existiez pas, les sujets où le rapport avec les ventes, le chiffre d’affaire, la marge est encore au stade de al démonstration n’existeraient tout simplement pas !
Un autre cas où le bâton fait avancer les choses : les quotas. Prenons un exemple au hasard : les quotas de femmes en CA : hé bien, certains pensent que ça ne sert à rien. Et ils ont raison…tant qu’il n’y a pas de sanction ! En effet, dans les pays où un quota a été décidé, mais qu’aucune sanction n’est prévue, il n’y a eu aucun progrès sur ce pourcentage. En revanche, dès que le bâton, et le gendarme apparaissent…tous au garde-à-vous : on montre de beaux résultats !

Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos agneaux, nos agneaux de lait : nos enfants. Est-on vraiment obligé de leur montrer toujours la menace ?
Les parents les plus expérimentés me soufflent à l’oreille : « mais non, il y a aussi la méthode du faux choix qui marche bien ». Par exemple : « tu veux faire tes devoirs avant ou près le bain ? tu veux faire cet exercice avec Papa ou avec Maman ? » L’enfant a le choix, mais le résultat sera le même.
Transposons cela pour notre sujet : « vous préférez émettre cette tonne de CO2 en France ou en Afrique ? » euh non, ça ne marche pas. Essayons plutôt « vous préférez faire une offre éco-conçue ou vendre ce que l’on sait vendre et fabriquer ? » Bon encore loupé. Nouvel essai « vous voulez que ce soient les vendeurs qui reprennent l’ancien matériel ou les techniciens ? ». Bon , ça ne marche toujours pas : la réponse est toujours ni l’un, ni l’autre ?
Pourquoi ? parce que les deux options ne font pas pencher la balance dans le sens des aiguilles du profit, de la marge, du chiffre d’affaire.
Autres parents, autre conseil : le lâcher-prise = en gros, tu laisses tomber : rien n’est vraiment important, ce ne sont que des détails, seule la vie, l’amour compte. En gros, il ne va pas en mourir s’il n’a pas fait ses devoirs-piano-musique.
Bon, dans mon métier, j’ai essayé : mais alors là les résultats sont fixes = ils restent nuls. Il ne se passe mais rien de rien si je lâche prise. Je pourrai même ne pas exister, tellement le sujet ne passionne pas. Et je crois que personne ne se rendrait compte si je prends des jours de congés ou non.
Une autre idée ?
La motivation intrinsèque.  « Il faut faire tes devoirs, car sinon, tu n’auras pas tes examens et ensuite pas de métier et ensuite pas de quoi t’acheter à manger et pas de collègues à qui parler ».
Euh, ca marche jusqu’à 6 ans, car vers la pré-pré-adolescence, cela devient :-attention, parents de jeunes enfants, abstenez-vous de lire ce qui suit -  « eh bien, je n’en n’ai rien à f… si c’est pour finir comme toi… avec ton job de nullos». Euh, bon.
encore une idée ? oui ! la génération Z, les grands frères et sœurs, cousins, cousines : avec eux : comme par enchantement, tout fonctionne : les petits sont contents de leur montrer comme ils savent bien lire et calculer et bien jouer du piano. Idem avec les grands-parents. « je veux bien faire mon concert de violon au téléphone pour mamie »

Alors, ça marche, au boulot : allons-y : tout le monde s’en fout ? eh bien pas vos parents ni enfants ! Racontez-leur combien ce que vous faites est intéressant, je suis sûre que ça leur fera plaisir : le simple plaisir de voir que vous êtes motivé par votre job, que vous êtes heureux…et heureux de le leur raconter !

NB : et vous, lorsque vous regardez ces petits insectes que l’on nomme « gendarme » : aviez-vous remarqué le visage effrayant dessiné sur leur dos ? Tout le monde s’en fout ? non, ma maman, à qui je montre la photo du petit gendarme grossit par le téléphone –et qui, habitant la campagne, a déjà observé moultes gendarmes depuis une soixantaine d’années- me répond « ah oui, fais-voir la photo ! oh c’est incroyable comme il fait peur ! »

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